Archives de 21 février 2012

1995, c’est le début de la bataille range entre les fans de Blur et ceux d’Oasis, qui parviendront presque à faire oublier que la britpop ne se limitait pas à ces deux groupes. En 1994, Oasis avait débarqué avec Definitely Maybe, et (What’s The Story) Morning Glory? suivait pour 1995. Blur, arrivé sur scène en premier, se voyait dépassé par les frères Gallagher, après un Parklife (1994) plutôt bon mais pas assez percutant.
En 1995, donc, sort The Great Escape, déjà le quatrième album de la bande de Damon Albarn. L’écouter seul est déjà plaisant, l’opus regorgeant de très bons titres (« The Universal », « Globe Alone », « Country House », « Stereotypes »…). Blur joue sur des mélodies pop simples et entrainantes et d’autres plus calmes, réussissant mieux à les mêler que sur les albums précédents.
Mais The Great Escape s’écoute mieux avec Oasis en face. Car les deux groupes ont une philosophie diamétralement opposée. Quand Damon Albarn chante avec cynisme sur des mélodies relativement calmes (« Fade Away »), Liam Gallagher use de sa voix éraillée pour partager une envie de rêver (« Rock ‘n’ Roll Star »).
Le principal duel de l’histoire de la britpop se résume alors en une opposition entre des Londoniens désabusés qui présentent bien (« Charmless Man ») et des Mancuniens violents qui dissertent sur la beauté du monde (« Wonderwall »). Reste à savoir si vous serez plus gosse de riche cynique ou hooligan rêveur.